Création 2022 // Théâtre de l’Atelier à Paris
2023 // Festival d’Avignon et Phénix Festival
2024 // Festival d’Avignon et tournée
« Ce qui est tu, tue. »
Ce soir, Electre retrouve son frère Oreste, œuvrant loin des siens dans un cabinet ministériel. Alors que leur mère est dans le coma, l’heure est venue de mettre des mots sur le passé afin d’affronter le présent. Mais le langage se dérobe, entre les non-dits auxquels se heurte Electre et les éléments de langage d’Oreste, esquivant la réalité ou les échecs de son ministre sur les pesticides. L’urgence pour Electre est d’opposer les mots qui révèlent au silence qui tue.
Une création inspirée d’Electre de Jean Giraudoux, mêlant drame et comédie satirique, qui appelle à redonner du sens aux mots pour reprendre le pouvoir par le langage.
Texte et mise en scène Sébastien Bizeau
Avec Emmanuel Gaury, Matthieu Le Goaster, Paul Martin, Cindy Spath et Maou Tulissi
Lumières et vidéo Thomas Nimsgern
Costumes Claire Bigot
Coproduction Cie Hors du temps et Sésam’Prod
"Un de nos 10 coups de cœur du Festival 2023" La Provence
"Un spectacle captivant, entre réflexion, émotions et humour" Le Dauphiné Libéré
"Un véritable coup de cœur, que vous devez absolument venir voir" Radio Raje Avignon
"Un des temps très forts d'Avignon 2023" La Revue du Spectacle
"Une révision du mythe d'Electre conçue de mains de maître" L'Œil d'Olivier
"Théâtralement, ils ont tout compris" La Mordue de Théâtre
"Un très beau moment de théâtre, à ne pas laisser passer" RegArts
"Eblouissant. Un merveilleux moment de théâtre, fascinant et foisonnant" Publikart
"Un pur bonheur. Tout est au cordeau, on est sur un travail d'orfèvre" Tatouvu
"Un propos captivant qui s'éclaire d'un sens aigu de la théâtralité" Arts mouvants
"Une pépite tellement saisissante. Tout est bon" La Théâtrothèque
"Il faut retenir le nom de cette compagnie" A bride abattue
"Une pièce magistrale, puissante et captivante. Vous n'en reviendrez pas !" Prestaplume
"Un public ému, en standing ovation... à ne manquer sous aucun prétexte" Top Topic
"Ambitieux et très réussi, surprend par sa modernité et sa virtuosité" Le cœur et la plume
"Prodigieusement intéressant... riche d’inventivité" Le Monde du ciné
"Tranchants, actuels, des mots qui façonnent les destinées" La Nouvelle Claque
"Une vraie création originale, une véritable performance théâtrale" Prends_taplace
"Un très beau spectacle, au subtil équilibre entre émotion, réflexion et humour" Le strapontin
"Une pièce incontournable, qu'il faudrait voir plusieurs fois pour le plaisir" Zenitude Le Mag
"Une salle debout et des rappels qu’on a renoncé à compter. Courez-y !" Holybuzz
Crédits photos : Cédric Vasnier – Accéder au kit média
Note d'intention Ce qui n'est pas nommé n'existe pas. George Orwell l'écrivait dans 1984 : la pensée dépend des mots. Sans eux, comment s'exprimer, prendre position, porter un combat ? Le langage est une arme, et la parole est devenue un instrument clé du pouvoir. On le voit au quotidien avec les éléments de langage en politique ou la novlangue managériale : le langage est de plus en plus technique et son usage tactique. Manipuler la langue peut ainsi permettre de dicter sa vérité. Qualifier un militant écologiste d' "éco-terroriste" impose une certaine vision de son action. Désigner des actes de guerre comme des "opérations spéciales" vient euphémiser le réel. Pour donner à voir cette suprématie que confère aujourd’hui la maîtrise du langage, j’ai souhaité rejouer un mythe ancestral en substituant la violence symbolique des mots aux coups d’épée antiques. Les attaques sont plus insidieuses, mais restent aussi brutales voire létales. De même que Jean Giraudoux avait entrelacé récit séculaire et références modernes dans son Electre, j'ai voulu mêler sa langue à une écriture contemporaine, et convoquer au présent figures antiques et personnages actuels. Comme dans le mythe originel, Electre recherche la vérité et veut amener les coupables à leur vie de coupable. Mais c'est en affrontant verbiages et non-dits qu'elle s'y emploie, convaincue que, ainsi que le dit Albert Camus, mal nommer les choses revient à ajouter au malheur du monde. A travers cette création, je fais mienne cette réflexion de George Orwell écrivant dans La politique et la langue anglaise que "le chaos actuel n’est pas sans rapport avec la décadence de la langue, et il est sans doute possible d’améliorer la situation en commençant par le langage." Sébastien Bizeau